Les Illusions dangereuses. C’est le titre du premier essai explosif du philanthrope Vitaly Malkin, sorti chez Herman au mois de mai. Un ouvrage atypique qui a secoué la classe intellectuelle française, mal à l’aise face à un penseur qui a osé publier ce que beaucoup pensent tout bas : les religions ne sont que des chimères. Le décor est planté.
Les Illusions dangereuses sont à l’image de leur auteur : déroutantes et hors des sentiers battus. Ainsi, le parcours de l’intellectuel russe a de quoi désorienter. Il a entamé une brillante carrière de scientifique, avant de se lancer dans le secteur bancaire, toujours avec succès, puis de s’essayer à la politique, par le biais de laquelle il est devenu sénateur russe.
Il s’est mis en retrait de la vie publique depuis quelques années et s’est installé dans la patrie de Voltaire, où il a pris le temps de réfléchir, de lire, et donc d’écrire ses Illusions dangereuses.
Sans étiquette, ni affiliation identifiable à aucun courant de pensée, Vitaly Malkin assume fièrement une pensée empreinte de son identité russe… tout en se démarquant avec gourmandise des courants intellectuels de de l’intelligentsia moscovite. Il s’agit en somme d’un électron libre inclassable, qui avoue aussi sa passion pour le bon vin.
Vitaly Malkin est un ovni que son dernier ouvrage a fait entrer de plein pied dans notre paysage littéraire et intellectuel. Ses Illusions dangereuses ont notamment reçu un accueil chaleureux lors du dernier Salon du livre de Paris.
L’essayiste avait alors expliqué qu’il voulait faire de son essai un « acte de guerre » contre les chimères des religions. Pari réussi. Alors qu’un retour en force du phénomène religieux dans les sphères publiques, comme privées, est inconstatable, Malkin va à rebours de cette tendance lourde et dresse un véritable brûlot contre les religions monothéistes qui, selon lui, brident les Hommes en les faisant culpabiliser par rapport à leurs désirs.
« Je raconte quelques anecdotes personnelles, des expériences vécues par mes proches ou par moi-même, avant d’examiner les textes théologiques fondateurs qui soutiennent des attitudes ou des comportements coupables », explique-t-il.
Faut-il que ce soit un intellectuel russe qui vienne nous rappeler ces questionnements fondamentaux, au pays de Voltaire, Diderot et Montesquieu ? Frederic Beigbeder semble se poser cette question, lui qui a visiblement apprécié ces Illusions dangereuses, qu’il qualifie de « pamphlet ambitieux (qui) prolonge la pensée de Voltaire et du marquis de Sade, deux antireligieux célèbres ».
Une critique qui devrait faire rougir de plaisir (et sans en éprouver de culpabilité) Vitaly Malkin !